Et si les sidérurgistes mutualisaient leurs plateformes énergétiques ?

C’est une proposition du ministre de l’Énergie : Mutualiser les plateformes énergétiques pour doper la compétitivité des sidérurgistes. Aziz Rabbah, qui participait le 27 novembre à une rencontre de l’Association des sidérurgistes au Maroc sur le thème «L’énergie au cœur des enjeux de demain», met en avant la loi 13-09 sur les énergies renouvelables qui permet l’ouverture du marché aux investisseurs privés et son projet de réforme à l’étude.

Coûts énergétiques. C’est la bête noire de l’industrie. L’énergie représente, en effet, le deuxième poste de consommation à l’échelle nationale et se concentre dans trois branches d’activité, dont la sidérurgie. D’où le défi pour les sidérurgistes de réduire leurs besoins en énergie fossile, adopter de nouveaux process plus économiques et faire appel aux énergies renouvelables (éolien et solaire). La question préoccupe tellement la profession qu’elle a organisé, le 27 novembre à Casablanca, un séminaire sur le thème «L’énergie au cœur des enjeux de demain».
La rencontre à laquelle ont pris part les différents opérateurs du secteur et le ministre de l’Énergie, Aziz Rabbah, est initié par le think tank «Steel Impulse» développé par l’Association des sidérurgistes au Maroc (ASM). «La compétitivité représente un des enjeux majeurs pour nos producteurs locaux dans les années à venir. L’énergie représente de ce fait le premier facteur clé de compétitivité. Ainsi, il est nécessaire de mettre en place une véritable politique d’efficacité énergétique. Celle-ci constitue une occasion pour améliorer notre compétitivité et notre performance industrielles et réduire les coûts conséquents pour nos industriels», déclare Mohamed Azmi, président de l’ASM. 
Et au ministre de mettre en avant la loi 13-09 qui permet l’ouverture du marché de l’énergie électrique de sources renouvelables aux investisseurs privés. Ces derniers peuvent donc produire de l’énergie de sources renouvelables et la commercialiser au Maroc, comme à l’étranger, tout en utilisant le réseau électrique national de transport et de distribution, rappelle Rabbah. Ce dernier annonce même que, suite aux retours des investissements réalisés dans le cadre de la loi 13-09, le département de l’Énergie planche sur la réforme de ce texte pour améliorer la bancabilité des projets. De même, un projet de décret en application de la loi sur l’autoproduction est en cours d’élaboration. Sa mise dans les circuits d’adoption est programmée pour 2019.
Par ailleurs, Rabbah soutient que la mutualisation des plateformes énergétiques pourrait être une opportunité pour la sidérurgie afin d’optimiser les coûts énergétiques. «Le ministère de l’Énergie est même prêt à réviser le cadre juridique régissant l’énergie si cela est nécessaire pour consolider la compétitivité de l’industrie», lance Rabbah devant une assistance venue nombreuse.  En marge du séminaire, l’ASM a signé une convention de partenariat avec l’Anapec. Son objectif : accompagner l’industrie sidérurgiste dans la mise à disposition et la reconvertibilité des compétences. Rappelons que l’activité pèse lourd dans le tissu économique du pays. En 2017, le secteur a engrangé 11 milliards de dirhams de chiffre d’affaires. Il emploie actuellement près de 5.000 personnes chez les opérateurs et pas moins de 14.000 dans la collecte de la ferraille. Sa valeur ajoutée s’élève à 1,2 milliard de dirhams. 

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