Sidérurgie. Le secteur cherche l’énergie de demain
Le séminaire du think tank Steel Impulse s’attaque aux problématiques énergétiques du secteur de la sidérurgie. La signature d’une convention entre l’ASM et l’ANAPEC et la présentation d’une étude sur le secteur ont été les moments forts de cette rencontre.
Le think tank «Steel Impulse», développé par l’Association des sidérurgistes au Maroc (ASM), a organisé un séminaire, hier à Casablanca, sous le thème «Compétitivité du secteur sidérurgique: l’énergie au cœur des enjeux de demain». Les diasporas des secteurs de la sidérurgie et de l’énergie étaient présentes à cet événement. Pas mois de 160 participants ont donc pris part à ce séminaire en présence de Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et du développement durable, ainsi que de Abdelmounaïm Madani, directeur général de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC).
Said Mouline, directeur général de l’Agence nationale pour l’efficacité énergétique, et Hassan Harrak, directeur général adjoint de la Société d’investissements énergétiques, ont été également de la partie. Dans un contexte de nécessité de revue à la hausse des ambitions initiales en matière d’énergies renouvelables, l’ensemble des décideurs publics et des experts des deux secteurs ont pris part à cet événement pour se pencher sur les différentes pistes d’optimisation et de performance énergétique dans le secteur de la sidérurgie.
À cette occasion, le ministre de l’Energie a insisté, dans son discours d’ouverture, sur son engagement à aider les entreprises sidérurgiques à concrétiser leur ambition d’assurer une meilleure efficacité énergétique dans la chaîne de production. Ce dernier a donc annoncé son engagement à «changer le règlement, les statuts sur les hydrocarbures, pourquoi pas ! Si cela peut apporter une valeur ajoutée au développement du secteur de la sidérurgie». La sidérurgie étant un secteur hautement stratégique pour le royaume -mais également énergivore- il devrait être accompagné par une stratégie énergétique efficace et efficiente. Pour sa part, Mohamed Azmi, président de l’ASM, affirme que «la compétitivité représente un des enjeux majeurs pour nos producteurs locaux dans les années à venir. Le secteur étant énergivore, l’énergie représente de ce fait le premier facteur clé de compétitivité du secteur».
Ainsi, pour les opérateurs du secteur, il est nécessaire de mettre en place une véritable politique d’efficacité énergétique. Celle-ci constitue une occasion d’améliorer notre compétitivité et performance industrielles et de réduire les coûts conséquents pour nos industriels. À noter que Steel Impulse a lancé une étude en amont, en partenariat avec le think tank Radius et le cabinet international de conseil en stratégie Corporate Value Associates, afin d’étudier les potentialités énergétiques du secteur sidérurgique. Ce diagnostic s’inscrit dans la continuité de l’étude menée en 2017 par le think tank autour des enjeux et perspectives du secteur de la sidérurgie au Maroc. Les conclusions de cette étude assurent que l’énergie est le premier poste de coût de transformation dans les phases aciéries et laminoir. Par ailleurs, l’étude affirme que le gaz naturel est peu utilisé par le Maroc par manque de disponibilité. La mise en place d’un terminal GNL à Jorf Lasfar pourrait le rendre disponible en vue du remplacement du fioul dans les laminoirs. En effet, un opérateur qui dépense entre 15 et 20 euros/tonne de fioul pourrait réduire sa facture de près de 50%, soit 7,5 à 10 euros de moins. Ainsi, l’étude recommande au secteur de réduire ses coûts -notamment énergétiques- pour mieux préparer son avenir.
Par ailleurs, lors de ce rendez-vous, l’ASM et l’ANAPEC ont signé une convention-cadre pour le développement des compétences adéquates, par l’ANAPEC, afin d’assurer les besoins des opérateurs de la sidérurgie en ressources humaines. À cette occasion, Abdelmounaïm Madani a assuré que «cette convention permettra de déclencher un processus de formation par alternance, pour accompagner les membres de l’association des sidérurgistes dans leur démarche de recrutement. Elle permettra également de financer les actions de formation dispensées par le programme Taehil». Pour rappel, le secteur de la sidérurgie réalise un chiffre d’affaires de 11 MMDH (2017), emploie 5.000 personnes et 14.000 sont employés dans la collecte de ferraille. Il représente également une valeur ajoutée de 12 MMDH à l’économie nationale, assurant un taux couverture de 100% des besoins en rond à béton.