AMO des indépendants : Global Santé relance le débat

Global Santé, plateforme de réflexion développée par le Think Tank Radius, a présenté son deuxième rapport sur la couverture sanitaire universelle au Maroc, lors d’une table ronde organisée au sein de l’Université Mohamed VI des Sciences de la Santé, en présence de l’ancienne ministre espagnole de la Santé, Ana Mato. Cette-fois ci, le sujet s’articulait autour du projet de loi 98-15 et de l’Assurance Obligatoire des Indépendants. En résumé, l’étude renforce l’idée que l’assurance obligatoire des indépendants ne peut se faire que de manière progressive et évolutive. Pour les nombreux acteurs qui ont participé à l’étude, ce projet de loi est indubitablement un des sujets majeurs à étudier durant la prochaine législature.

En outre, l’étude a émis plusieurs recommandations pour améliorer la couverture sanitaire.

  • Plus de concertation avec l’ensemble des professions et des populations cibles, que ce soit sur le plan technique, réglementaire ou de gouvernance.
  • Plus de courage dans les systèmes de financement, notamment à travers des mécanismes innovants. Le principe du « Pollueur-Payeur » demeure le plus réclamé.
  • Plus d’équité dans les cotisations. Le projet de loi doit tenir compte des disparités entre chaque profession et chaque catégorie d’indépendants, mais aussi des disparités existantes au sein même des catégories et sous-catégories.
  • Plus d’attractivité. L’Assurance Obligatoire des Indépendants doit être attractive pour les populations cibles, notamment en matière d’offres de soins et de niveau de cotisation.
  • Plus de précision dans le ciblage. L’immatriculation des populations est le défi majeur que doivent mener les autorités pour assurer le succès de la loi. Pour beaucoup, il est essentiel de créer le maximum de synergie entre les différents ministères de tutelle et les organismes privés pour identifier les bénéficiaires cibles.
  • Plus de privé. Les PPP constituent un piste sérieuse à étudier selon les contributeurs à l’étude. Le projet de loi doit ainsi prévoir la possibilité de sous-traiter ou déléguer la gestion de certains segments de bénéficiaires aux assureurs privés.

Plusieurs représentants des professions libérales et des indépendants ont participé à cette table ronde, à l’instar de Lotfi Boujendar, directeur de la Prévoyance sociale à l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), Pr Jaafar Heiker, président du Collège National des Médecins Gestionnaires, et Dr Radouane Belouali, directeur général de l’École Internationale de Santé Publique. À noter que le projet de loi 98-15 sera débattu en commission parlementaire cette semaine. L’occasion de créer le débat en amont.

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